Yuko KURAMATSU, d’origine Japonaise et poitevine d’adoption, est passionnée de tous
les
travaux manuels depuis son
enfance.
Sa mère lui montrait à chaque voyage des céramiques de différentes régions, ce qui lui donna l’envie
de,
non pas seulement
contempler,
mais de mettre la main à la pâte.
Après quelques expériences, en 2012, Dany
SOURIAU entre alors
dans sa vie, lui ouvrant la porte du chemin de l’argile. Ainsi les roues commençaient à tourner et
une
petite céramiste se réveilla
en
Yuko.
En continuant à exercer dans son atelier, en tant que stagiaire en formation professionnelle, elle
apprit les bases, découvrit et
expérimenta différentes techniques, particulièrement passionnée par le tournage.
C'est pendant cette phase d'apprentissage qu'elle se sentit de plus en plus attirée par la
porcelaine et
notamment la technique
appelée
nériage
un travail sur le mélange d'argiles colorées. Par la suite elle découvrit le travail
d’Eiji MUROFUSHI,
Mika SATO et leur atelier. Elle commença alors
à
faire des pièces de porcelaine
en
nerikomi.
C'est à cette période, par l'intermédiaire de Dany, qu'elle fait connaissance de Florence BEUDIN LESAINT.
Et depuis, ces trois céramistes se voient régulièrement afin d'échanger leurs
savoir-faire.
Au printemps 2016, M. MUROFUSHI l’a reçue pour un stage privé intensif et elle a pu rencontrer Mme
SATO,
et depuis elle continue à les voir.
En France, « nériage » est le terme le plus souvent employé. Ce mot vient du japonais, « neriage »
練り上げ
(ou 練上) prononcé plutôt
comme
nez-lit-à-guet,
traduit littéralement : « pétrir-finir ».
Il y a aussi le terme « nerikomi », qui parle également du travail de mélange de terres colorées
comme
le nériage. Nerikomi 練り込み(ou
練込)veut
dire « pétrir-mettre ».
La distinction de ces mots n’est pas stricte, mais nous constatons souvent que les pièces tournées
au
tour sont appelées plutôt les
nériages, tandis que les pièces modelées à la main portent le titre de nerikomi.
Yuko utilise le terme « nerikomi » comme Mr MUROFUSHI et Mme SATO.
Dans une pièce en nerikomi,
il est possible de voir
plusieurs couleurs, ou bien une
seule mais avec différentes nuances.
Cela peut représenter des images abstraites comme des nuages ou des vagues, des motifs géométriques, ou
encore un parfait dessin comme
des
fleurs.
Tout cela n'est cependant pas « peint » car ce n’est pas un travail d’émaillage, ni de peinture. Ces
motifs
sont le résultat de
réassemblages
d'argiles préalablement colorées grâce à différents pigments.
La manipulation de la porcelaine complique encore ces réassemblages à cause de sa texture bien plus
élastique que le grès. Lors des
différentes
étapes de conception, séchage et deux cuissons, les céramistes de nerikomi, même les plus expérimentés,
sont
confrontés à des problèmes
de
fissure, casse et de déformation.
À chaque personne son expression de la porcelaine mais elle nous évoque : la blancheur, la noblesse, la
finesse, la pureté, la
sobriété...
Faites entrer la porcelaine dans votre vie, sur votre table, dans votre chambre, là où vous vous sentez
bien.
Et ne vous méprenez pas, la porcelaine n’est pas aussi fragile que vous l'imaginez. Même si une tasse ou
une
statue vous paraît fragile
et cassante, la solidité est plus élevée que celle du grès. Après la dernière cuisson, la porcelaine
devient
presque une pierre.
Yuko joue également avec la translucidité dans ses pièces en nerikomi.
La porcelaine naturelle a tendance à faire passer la lumière. Cependant les parties colorées en
pigment
coupent cet effet. Exposées
à la lumière, ses pièces nous offre une autre ambiance, une sorte de magie : les motifs sont
intensifiés
et d'autres cachés
apparaissent.
Yuko fait le choix de ne pas émailler ses pièces en porcelaine, afin de conserver le côté mat et pur de la porcelaine. Elle ponce toutes ses pièces après la dernière cuisson, avec plusieurs papiers. Cette étape leur donne « une peau » toute douce, très agréable au toucher. Une sauce bien colorée ou un café ne les tâchera pas.
« Feuille de chanvre », voilà la traduction d’Asanoha.
Les triangles qui forment des hexagones représentent un des motifs traditionnels japonais.
Le losange en deux triangles rappelle bien les feuilles pointues du chanvre.
Le motif Asanoha est depuis longtemps un symbole de bonne santé et également considéré comme un
talisman. En
effet, c'est une plante
qui
pousse vite, droit et très haut.
Ainsi, autrefois, les parents habillaient leur nouveau né à l’âge de 2 ou 3 jours, avec un petit
kimono en
motif Asanoha.
De plus, il y avait beaucoup de kimono avec ce motif, notamment comme sous-kimono, pour les plus
grands,
afin de bénéficier au plus
près
de
son effet.
Les croyances associent souvent le triangle à un pouvoir de protection (talisman, exorcisme).
Multipliés,
ils augmentent leur
puissance.
De nos jours, il est omniprésent grâce sa beauté mais sa signification est oubliée chez les Japonais
et
absente chez les occidentaux.